Examen OCT
OCT signifie Tomograhie en Cohérence Optique. L’OCT est un examen complémentaire du glaucome d’imagerie incontournable en ophtalmologie. La technicité et la précision ont énormément évolué ces dernières années, permettant d’obtenir des images sous forme de coupes fines de la rétine, que l’on centre principalement sur le nerf optique et sur la macula.
Nous expliquons dans cette page le déroulement d’un examen par OCT et à quoi sert cet examen.
Les OCT utilisent les longueurs d’ondes aux alentours de 850 nm pour les OCT Spectral Domain, ou autour de 1050nm pour les OCT Swept Source. Ils ont une très grande rapidité d’acquisition (de 70 000 à 100 000 A-scans/seconde) et la résolution des images est de l’ordre de 5 µm.
Anciennement, certains appareils permettaient d’analyser précisément le disque optique (papille) tels que l’HRT, et d’autres analysaient les fibres optiques comme le GDx.
Qu’est-ce qu’analyse l’OCT ?
L’OCT analyse 3 sites anatomiques au cours d’un même examen : la tête du nerf optique, les fibres nerveuses rétiniennes autour du nerf optique, et le complexe cellulaire ganglionnaire maculaire. Il combine et fait même plus que les analyseurs précédents, ce qui explique qu’il soit devenu l’examen technique de référence pour l’imagerie et le suivi des glaucomes. L’analyse de ces trois paramètres augmente les chances de détection précoce d’une progression.
Principes de fonctionnement de l’OCT
Le principe de fonctionnement est d’obtenir des images en coupe de haute résolution à l’aide d’émission de lumière. La tomographie à cohérence optique n’irradie pas, et n’utilise pas de faisceau laser. Le principe est proche de celui d’un scanner, sauf qu’on utilise des rayonnements infra rouges au lieu de rayons X, et que l’appareil n’est pas irradiant.
L’appareil réalise pour chaque œil des scans circulaires autour de la tête du nerf optique pour obtenir des mesures d’épaisseur des fibres optiques (épaisseur RNFL et de les quantifier, sous forme d’images et de graphiques d’évolution. L’OCT quantifie de façon objective des lésions des différentes structures tissulaires, et permet de détecter de façon précoce la progression de la neuropathie optique pour chaque œil.
Déroulement d’un OCT
Cet examen ne demande pas de participation « active » au patient ; il est installé face à l’appareil. Il pose son menton et son front sur la machine. Il suffit ensuite au patient de fixer une cible lumineuse, et l’appareil repère le nerf optique, et prend les mesures grâce à un balayage des structures oculaires par la lumière infra-rouge qui traverse la cornée puis le cristallin. L’examen est rapide, non invasif, non contact, et totalement indolore. La plupart du temps, l’œil n’a pas besoin d’être dilaté.
Chaque acquisition dure quelques dizaines de secondes. Les images obtenues s’affichent sur l’écran de l’OCT et sont ensuite analysées.
L’OCT mesure et compare l’épaisseur des fibres optiques du patient à une base de données de l’appareil qui correspond à la normale pour l’âge. Cette comparaison est couplée à une analyse statistique, et permet de savoir si l’épaisseur des fibres nerveuses rétiniennes du patient est normale, ou diminuée.
Un code couleur permet, de façon schématique, de comprendre, pour chaque œil du patient, s’il est dans la normale ou si l’atteinte est débutante ou évoluée.
À quoi sert l’OCT dans le glaucome ?
L’OCT aide à savoir si le glaucome évolue (augmentation du nombre de fibres détruites) ou non, en comparant de façon quantitative les mesures prises dans le temps au cours des consultations. Si le stade de la maladie est très avancé, son intérêt est moindre car l’épaisseur des fibres, déjà très amincie, variera peu.
L’OCT permet d’analyser également le complexe de cellules ganglionnaires au niveau de la rétine maculaire ; cette analyse est complémentaire de celle des fibres autour du nerf optique, et est particulièrement intéressante pour suivre les atteintes glaucomateuses précoces, ou au contraire très évoluées.
L’imagerie s’est dotée de logiciels de progression, qui permettent de savoir si l’excavation augmente au cours du temps (c’est-à-dire si la perte en fibres au sein du nerf optique s’accroît), et également de donner une courbe d’évolution de la perte en fibres optiques.
Ces outils permettent à l’ophtalmologiste de savoir de façon précise et précoce si le glaucome se dégrade, ainsi que la vitesse de progression de la maladie.
Recommandations de suivi
Les recommandations actuelles de suivi demandent d’associer tous les 6 mois un examen du champ visuel pour évaluer le retentissement fonctionnel, couplé à un OCT qui analyse la structure même du nerf optique, en évaluant l’atteinte des fibres optiques.
OCT- Angiographie
L’OCT angiographie (ou OCT-A) visualise la raréfaction de la densité de vaisseaux autour du nerf optique et autour de la macula, et d’analyser le flux à travers ces vaisseaux ; Des études ont montré une réduction significative de la perfusion de la tête du nerf optique des sujets glaucomateux quel que soit le stade de glaucome, y compris avant l’atteinte du champ visuel, par rapport aux sujets sains. La perte vasculaire est corrélée à la sévérité de la maladie. Il existe aussi une corrélation entre le niveau de pression intraoculaire et la densité microvasculaire ou le flux vasculaire autour du nerf optique dans le glaucome.
La modification de la perfusion vasculaire des tissus soumis à une forte pression intraoculaire expliquerait la conversion des hypertonies en glaucome.
Limites de l’OCT
Les limites de l’OCT dans le glaucome sont l’analyse de certains nerfs optiques « complexes », notamment en cas de myopie forte où les fibres sont très amincies et le contour du nerf optique atrophique, les nerfs optiques de petite taille, et les papilles dites « dysversiques » dans lesquelles le nerf optique a un aspect « vrillé » et n’est pas comparable aux base de données des appareils.
D’autres OCT, dits « OCT de segment antérieur » ou OCT Visante, utilisent des longueurs d’onde différentes et permettent d’analyser en image l’angle irido-cornéen ainsi que la cornée.
L’OCT, en dehors du glaucome, est également l’examen de référence pour les maladies rétiniennes, notamment pour évaluer la dégénérescence maculaire liée à l’âge, et est considéré comme la nouvelle norme pour l’évaluation de l’état d’un œdème maculaire diabétique.
Sur le même sujet, voir l’examen échographique UBM et les autres examens complémentaires du glaucome.
Dr BLUWOL